Tout Savoir sur le fameux Style Napoleon III (1850-1870)
Le style Napoleon III
Politiquement le 2nd Empire n’a duré que dix huit ans (1852-1870) mais le style quand à lui correspond de 1852 au début de la III ème République vers 1890. Ainsi le style Napoléon III correspond à peu près au style Victorien des Anglais.

A richly decorated ceremonial room featuring gilded moldings, crystal chandeliers, and velvet upholstery. This grand setting reflects the opulence favored by Empress Eugénie.
On se représente aujourd’hui le règne de Napoléon Bonaparte comme dix-huit année prospère, brillante terminé par la double catastrophe de l’invasion et de la Commune. C’est un règne de faste et de consommation (on dépense enfin après avoir économisé sous Louis-philippe), mais c’est surtout une époque qui dans un certain sens est dominée par la femme. L’impératrice Eugénie régnera presque autant que son mari. Paris connaît l’essor de nouvelles courtisanes devenues personnage publiques : La Païva, Cora, Pearl.
Une nouvelle classe bourgeoise profite désormais du luxe autrefois réservé aux aristocrates, le luxe ( ou du moins sont apparence) devient plus abordable.
Ce sont les femmes qui choisissent le mobilier ( non l’ homme et l’architecte), ce sera le « règne » du tapissier et le corps des femmes sera beaucoup représenté : des nudités soutiennent des lampadaires, il y en a aussi dans les salons, elles soutiennent les pendules…

Art et Architecture
À côté d‘Ingres, les peintres imposent un académisme officiel (Couture, Winterhalter, Gérôme, Cabanel, Meissonier, etc.) ; mais Courbet, Daumier, Manet et les artistes du Salon des Refusés ouvrent les voies de la peinture moderne. La sculpture (Barye, F.-J. Duret, Clesinger, Carrier-Belleuse, etc.) est dominée par Carpeaux.
En architecture, dans le Paris rénové par Haussmann, les grandes réalisations sont marquées par l’éclectisme (Lefuel, Davioud, Garnier, etc.), mais les travaux théoriques de Viollet-le-Duc et les premiers exemples d’emploi du fer annoncent un renouvellement (Hittorff, Baltard, Labrouste, L. A. Boileau). Sous l’essor du développement de l’industrie, des transports et du commerce l’architecture métallique s’impose et rend des créations innovantes.

Les arts décoratifs (meubles des Fourdinois ou d’Alfred Beurdeley, bronzes de Guillaume Denière ou de Barbedienne, orfèvrerie de Froment-Meurice, des Fannière, de Christofle, bijoux des Falize, etc.), qui connaissent les débuts de l’industrialisation, adoptent des formes de la Renaissance et du XVIIIe s. (Louis XV et Louis XVI) et les interprètent selon le goût dominant de luxe et de confort (tapisseries, passementeries, capitons, etc.).
Sous le Second Empire, de 1852 a 1870 les travaux haussmanniens modernisent et transforment le tout Paris sous l’impulsion de Napoléon III et du préfet Haussmann.
Le projet a couvert tous les domaines de l’urbanisme, aussi bien au cœur de Paris que dans ses quartiers extérieurs : rues et boulevards, réglementation des façades, espaces verts, mobilier urbain, égouts et réseaux d’adduction d’eau, équipements et monuments publics.
Violemment critiquée par certains de ses contemporains, oubliée pendant une partie du XXe siècle puis réhabilitée par le discrédit de l’urbanisme d’après-guerre, cette œuvre conditionne toujours l’usage quotidien de la ville par ses habitants. Elle a posé le fondement de la représentation populaire de la capitale française à travers le monde en superposant au vieux Paris et à ses ruelles pittoresques un Paris moderne fait de grands boulevards et de places dégagées.
Des artistes et des architectes (Charles Garnier) dénoncent la monotonie étouffante de cette architecture monumentale. Des hommes politiques et des écrivains mettent en cause l’étendue des spéculations et de la corruption (La Curée de Zola) et certains accusent à tort Haussmann d’enrichissement personnel. De nombreuses critiques portent toutefois sur des motifs de fond et vont finir par faire tomber le préfet.

L’opéra de Paris peut être considéré comme l’apogée du style Napoléon III : il s’agit d’éclectisme, mais seulement à partir du classicisme dans ses différentes phases (de la renaissance au néo-classicisme).
Milieu XIX ème on remédie aux inconvénients de l’hygroscopicité du bois en élaborant le procédé du plaquage.
Les bois utilisés sont le poirier et le hêtre teinté noir, le chêne massif, la placage d’acajou, de palissandre ou d’ébène. On pratique l’incrustation de bois précieux, de nacre et d’ivoire. Utilisation aussi de plaque d’émail ou de porcelaine, de décors peint sur bois sombre.
Le papier mâché pressé dans un moule sert à réaliser sièges ou guéridon.
On ne cesse de s’inspirer du passé : armoire gothique, lit renaissance, table et bonheur du jour Louis XV et de l’exotisme : chaise chippendale ou chinoise.
L’ingéniosité des fabricants crée une gamme de sièges presque infinie. Notons que les intérieurs Second Empire sont encombrés par la multiplicité des sièges et des petites tables. On peut distinguer deux grandes catégories :
1- Les sièges imités des styles anciens.
Même si la structure générale est décoratives sont ressemblantes les copies de style se différencient par l’ajout de roulette, de la présence du capiton et des des franges. La structure décorative est moins variée, mais elle envahit les parties du siège jadis laissées nues. On retrouve alors:
Les fauteuils de style Louis XV , de style Louis XVI ainsi que le fauteuil Gondole, le fauteuil Crapaud, le Voltaire sont copiés sur les époques précédente.
Les chaises de style Henri II «Renaissance», de style Louis XV Louis XVI modifiées.
Les Canapés de style traditionnels sont des fauteuils Louis XV, Louis XVI, ou crapauds à sièges élargis.
2-Les Créations d’époque Second Empire.
Fauteuils

Confident. II est composé de deux fauteuils accolés et inversés réunis par une traverse supérieure du dossier en forme d’S plus ou moins prononcé. Dans ce type de siège, il n’existe en général aucun bois apparent. Capitonné et juponné, il se pare le plus souvent d’étoffes aux couleurs claires et chatoyantes.
Indiscret: trois fauteuils accolés et réunis par une traverse supérieure en forme d’hélice à trois pales. De même que le confident, c’est un e siège a bois recouvert.
la Chauffeuse. Les deux types utilisés à l’époque précédente sont légèrement modifiés
1) Chauffeuse capitonnée. De même facture le fauteuil crapaud, mais sans bras. Des glands et des franges traînant jusqu’au sol dissimulent les piétements munis de roulettes.
2) Chauffeuse à haut dossier. Le siège bas et rectangulaire est capitonné. Le dossier adopte des formes très variables : bois doré et sculpté, bois laqué noir avec incrustations de nacre, papier mâché.
Chaise à dossier en médaillon: Le siège est canné et repose sur quatre pieds légèrement courbés. Deux jambages soutiennent un médaillon évidé, le plus souvent en bois sombre incrusté de laque ou peint.
Chaise «bambou». Le siège rectangulaire est capitonné. Les pieds, les montants du dossier, les traverses Imitent le bambou. lis sont, soit en bois sombre, soit en bronze patiné. d) Chaise à «cordes»(9). Le siège est recouvert d’une étoffe riche soie damassée. Les piétements, le dossier, la ceinture en bois noir imitent par leurs sculptures les tresses et les nœuds d’un cordage
Chaise « chinoise». Le siège peut être de hauteur normale ou bas. Le dossier est rectiligne. Elle imite la Chine de fantaisie en utilisant des barreaux laqués noir et or, avec incrustations de nacre ou d’Ivoire.
Chaise «Charivari». Siège capitonné; dossier constitué d’une série de barreaux tournés et dorés; ces chaises sont celles qu’offrent à l’heure actuelle les loueurs de sièges pour les réceptions.

Le Tabouret carré ou légèrement rectangulaire est toujours Capitonné. Le piétement est constitué par 4 pieds courts réunis par une entretoise en X. Le Second Empire a innové en tressant le piètement en forme de cordage.Les crinolines des femmes on favorisées la multiplication des sièges sans dossier, les poufs sont des sièges ronds, bas, capitonnés, ornés d’un volant ou d’une frange qui dissimule le piétement.
La Borne: trois canapés à deux bras sont adossés à un socle triangulaire. Ce socle est parfois surmonté d’un lourd motif ornemental en bronze, en céramique, en bois doré. Cet élément décoratif peut être une sorte de jardinière dans laquelle on place des fleurs. Ce genre de siège est entièrement recouvert d’étoffe.
Lits : de type Renaissance avec un lourd baldaquin repose sur quatre colonnes torsadées ou des cariatides., en chêne ou en noyer ou à deux chevets. ( chevet de tète eplus haut que le chevet des pieds)
Les tables de salle à manger msont toutes sortes de copies assez médiocres de style ancien existent : – tables rondes de style Louis XVI – tables rectangulaires de style Renaissance.

Guéridon, console, psyché… subsistent de l’époque précédente auxquelles s’ajoutent une variété infinie de petites tables qui représentent les créations les plus originales du style Napoléon III: travailleuse, table basculante,table à jeux, tables gigogne, table de toilette et table de nuit.
Toutes sortes de bureaux sont employés : bureau plat, bureau ministre, secrétaire à abattants, etc. Parmi les créations les plus intéressantes signalons le Bonheur du jour. Ce petit meuble est né de l’engouement de la Princesse Eugénie pour le style Louis XVI. II existe des bonheurs du jour de même facture, mais parés de marqueteries type Boulle (écaille, étain, ivoire).
L’armoire à glace subsiste surtout dans les intérieurs modestes.
Les Bibliothèque sont de deux types, soit a la cathédrale, avec une ornementation de fenestrage gothique soit a deux corps.
Enfin le porte-parapluie et le porte-manteau.sont des créations de cette période
Le style Eugénie

Eugénie de Montijo eu une grande influence sur les styles décoratifs du second Empire pour plusieurs raisons :
– l’empereur lui demande à elle et ses dames d’honneur de changer continuellement de toilettes, ainsi ambassadrice de la mode elle servait de mannequin aux dernières créations de l’industrie textile.
– Eugénie qui était une grande admiratrice de Marie Antoinette pu également satisfaire son culte par le décor. L’impératrice Marie Antoinette qui avait habité les châteaux de St Cloud et Compiègne l’obsédait et dès son mariage elle fit rechercher les meubles lui ayant appartenu et les fit copier (surtout des meubles de Riesener ou d’Oeben) pour les placer dans différentes résidences.
En bonne espagnole elle aime la dorure et pour lui plaire on alourdit les meubles de bronze, on puisait dans les motifs des décorateurs du temps, surtout Delafosse, il y avait beaucoup de nœuds, d’oves, de colombes, de lis naturel. Elle choisissait les exemplaires les plus riches, par exemple l’armoire à bijoux de Marie Antoinette pas plus grosse qu’une table de nuit prit la taille d’une armoire à glace.#
Voir : Les 3 salons que Lefuel décorait aux Palais des Tuileries pour Eugénie : le salon vert et or, le salon rose et le salon bleu.
Les revêtements :
Le trompe l’oeil et le stuc sont à l’honneur dans la recherche d’une vérité historique.
Le papier peint, en plein essor, recouvre les murs. Il tend à l’imitation. Les papiers imitent le feutre, le velours, la soie, la moire, le cuir, la céramique, la broderie et bien sûr… le capiton.
Les motifs floraux sont également très appréciés : fleurs champêtres, exotiques mais aussi palmes et bambou. Les couleurs dominantes sont le rouge et le jaune sur fond noir.
Pour le sol, c’est le règne de la moquette à décors et en trompe l’oeil. Certaines moquettes vont même jusqu’à reproduire des parterres de jardins à la française ou des jets d’eau.
Le tapis qui la complète est généralement lourd et très coloré sur fond noir ou crème.